18è Tour Cyclo de la FFCT
Pour un beau tour, c’était un beau tour, presque un tour de pros : 20 étapes, une journée de repos à la fin de la deuxième semaine, plus de trente cols, dont deux de plus de 2000 mètres, près de 2700 km au total. Météo-France nous a choyés. Seules deux demi-journées sont venues perturber la sérénité du peloton. La dernière matinée, pluvieuse avec une descente apocalyptique du Ventoux par Sault, sous des trombes d’eau « il pleuvait à Sault et à seaux ! » … Un des participants a dû passer par l’hôpital de Carpentras pour hypothermie ! À part cela, nous avons été bénis des dieux, du beau temps et pas de vent.
Partis de Saint-Pourçain-sur-Sioule, sous les auspices de Bacchus, et revenus au même endroit, ce tour était aussi, un peu, un tour des vignobles : Bergerac, Sauternes (traversée de la propriété du Château Yquem), les vins de Chalosse et du Pays Basque, du Languedoc, de la vallée du Rhône (Vaucluse), du Bugey et du Beaujolais. Les yeux ont été gâtés, mais les bidons sont fatalement restés à l’eau et à la poudre isotonique …
Il est difficile de faire part de toutes les sensations éprouvées en pédalant au fil de ces journées : lumières, ambiances, odeurs, sensation de l’air sur les bras et les jambes … Un vrai bonheur !
Et, quels décors ! Nous avons eu droit à l’aube de l’aventure humaine, avec la magnifique vallée de la Vézère et ses sites préhistoriques (Cro-Magnon, les Magdaléniens …) aux mythiques ascensions des Pyrénées, Aubisque et Soulor, Tourmalet, Hourquette d’Ancizan, cols de Menté et du Portet d’Aspet) ; au Ventoux le terrible ; à quatre sublimes journées alpines, à la hauteur de leur réputation : cols d’Ornon, Alpe d’Huez, col de la Croix de Fer et, pour finir la Chartreuse avec le difficile col du Granier (10 % sur 10 km), avec un goudron granuleux qui nous collait sur place mais, à l’abri du soleil, à l’ombre des sapins. Un exemple parmi tant d’autres : le magnifique spectacle le soir, à l’arrivée, après la douche, du soleil couchant sur un Dévoluy en ombre chinoise, accoudés au balcon du sanctuaire de la Salette !
Selon les anciens, qui avaient parfois à leur compteur trois à quatre tours déjà effectués, ce fut l’un des plus durs, peut-être le plus beau et, en tout cas celui où l’ambiance était la meilleure, vraiment un bon groupe. Au milieu des trente-six participants et des quatre accompagnateurs (bénévoles), sous la direction de Jacky Brosseau, nous ne pouvions rêver mieux, c’était parfait.
Nous disposions d’un restaurant ambulant : tables, chaises, fourneaux… Tout était en place, aux deux-tiers de l’étape, lorsque nous arrivions entre 12 et 13 heures. Tout était replié à 14 heures après que le dernier soit reparti. Et toute l’équipe était à l’arrivée pour nous remettre les clés des chambres (en hôtel, gîtes ou en villages vacances). Merci à eux. Sur la route, Jacky veillait au grain, pour un dépannage éventuel. C’est ainsi qu’il m’a sorti d’affaire dans le col du Festre, alors que j’avais déchiré le pneu arrière et démoli en vain deux chambres à air…
Bref, le TCI 2021 était un tour à ne pas manquer. C’est donc fatigués mais heureux que nous avons enfin pu déguster un verre de Saint-Pourçain bien mérité, à l’arrivée.
Bernard Cahier